« Compter sur » et « sans compter »

Je lis dans un manuscrit : « En dépit de cette chute de plusieurs mètres, il était indemne de toute fracture ou blessure. Il ne tarda pas à se relever, et entreprit d’escalader la paroi, mais c’était *sans compter sur les contusions et écorchures qui couvraient ses pieds nus depuis ces derniers jours. »

Je remarque de plus en plus souvent, y compris dans la presse, une confusion entre les locutions compter sur et sans compter. La première, très courante, est employée pour exprimer le fait d’accorder sa confiance à une personne supposée loyale, de prendre appui sur elle, comme dans : « Je savais que je pouvais compter sur toi », ou encore : « C’est quelqu’un sur qui l’on peut compter. » La seconde, de construction directe (sans préposition) exprime un inconvénient que l’on avait omis de prendre en compte, comme dans : « Ils pensaient rejoindre le village à pied, le temps s’étant considérablement éclairci ; mais c’était sans compter le froid glacial qui les saisit dès qu’ils sortirent de leur abri. »

Ces deux emplois du verbe compter ont donc des sens très différents ; il s’agit de ne pas les confondre et d’éviter d’en mélanger les constructions en ajoutant la préposition sur mal à propos, comme dans « c’était *sans compter sur les contusions… », qui doit être remplacé par : « c’était sans compter les contusions… ».

אייל המהולל, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons

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